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La mine du Kaymar et "La Boule" du Kaymar - Commune de Pruines - Aveyron

Fluorite sur gangue.
Photo et coll. Marcus.

 

 


Le gisement du Kaymar est situé quelques kilomètres à l'Est du Grand Sillon houiller qui traverse le Massif Central, et qui se termine au niveau du bassin houiller de Decazeville. Il est le « pendant » du gisement de Valzergues, qui fait que certaines caractéristiques sont communes aux deux gisements.
La mine est située entre Pruines et Lunel (soit un vingtaine de kilomètres au sud d'Entraygues).

Coordonnées :
x = 610,7 à 611
y = 249,4
z = 520 à 610

Les filons hydrothermaux sont situés le long d'un éperon rocheux, que l’on distingue bien à plusieurs kilomètres, surtout lorsqu’on se trouve sur les hauteurs avec Rodez derrière soi. Son altitude est de 707 m. Une végétation pauvre (bruyère, ronce, genêt...) se developpe au sommet (710m), tandis que des chênes et divers arbustes poussent plus bas.


Le puech (ou puy du Kaymar) est creusé de part en part, mais il ne reste que quelques travaux visibles de l'extérieur. Un grand dépillage d'une cinquantaine de mêtres de haut, suivi de tranchées larges et sauvages sont situées d'ouest en est. Ces grandes tranchées donnaient accès à un réseau souterrain (7 niveaux de galeries), mais le temps aidant (ou n'aidant pas, cela dépend de quel point de vue on se situe !), des éboulements et glissements de terrain ont fait leur oeuvre. Visiter (à pied et sans matériel particulier si ce n'est de bonnes chaussures) ces tranchées, fait penser à certains paysages des Tepuis (Venezuela), ces hauts plateaux « déserts de pluie » dans lesquels se trouvent des ilôts de végétation, enchassés entre de hautes parois.

Géologie :

Le massif du Kaymar est situé dans une formation schisteuse (ce qui a engendré beaucoup de problèmes de glissement de terrain lors de l'exploitation).
Tout comme le gisement de Vlazergues, il est situé en bordure du détroit de Rodez, inondé et exondé à plusieurs reprise au cours des ères géologiques, ce qui a permis, en association avec les orogénèses alpine et pyrénéenne, la formation de filon hydrothermaux.

La formation schisteuse du Kaymar est délimité au nord, par le massif granitique d’Entraygues, et au sud, par des grès rouges du Permien (appelés aussi « Rougiers »).

Historique :

Initialement, il semblerai que la mine du Kaymar eut été déjà exploitée au temps des gallo-romains pour le fer.

En 1826, sous le règne de Charles X, le Duc Decazes obtint la première concession du grand filon.

Le fer et le manganèse fut exploité de 1849 à 1883.

Ce filon a fait l'objet de plusieurs 150 000 tonnes de minerai aux aciéries de Decazeville. Le minerai extrait était une hématite manganésifère dans les proportions de 45% de fer et de 5 à 13% de manganèse. du minerai de fer s'arrêtera en 1907.

Après le fer succédera l'exploitation de la fluorine.
Celle-ci sera exploitée par des sociétés différentes de 1908 à 1932 par la SociétéCommentry Fourchambault Decazeville, de 1933 à 1936 par Berbigier frères, de 1937 à 1952 Cie Alais Forges et Camargue, de 1953 à 1962 Henri Campanac, de 1962 à 1964 Sté Solumex. La dernière période d'exploitation débutera en 1986 pour s'arrêter le 6 aout 1990, par le démontage du chevalement.

Les travaux sont relativement importants: tranchées à ciel ouvert, travaux souterrains, puits de 80 mètres, travers-banc. Ils s'échelonnent depuis le niveau 470 jusqu'à 632 mètres, le carreau de la mine étant au niveau 597.

En 2003 ont commencé des travaux de mise en sécurité, bouchant les anciennes galeries et l'un des dépillages à ciel ouvert. Les travaux devraient se poursuivre courant l'hiver 2004, avec prolongation de ce chantier jusqu'à la mine de la Boule.


Cubes vert-pâle, sur quartz.


Cuprite partiellement pseudomorphosée en
malachite. Trouveille effectuée au niveau du grand
dépillage en 1990. Largeur de la photo: 3cm


Minéralogie :

-La Fluorine (voir rubrique « la fluorine »):
Les cristaux varient de quelques millimètres à quelques centimètres. Dans les zones broyées du gisement elle est recimentée par des oxydes de fer où elle est en général de belle couleur variant du vert au bleu au rose. Il y a fréquemment des recristallisations de quartz sur les cristaux.

-Le Quartz: (Si O2)
On le trouve aux épontes des filons minéralisés. Le quartz a cristallisé dans les géodes de
goethite. C'est dans ces cavités qu'il est le plus beau, et surtout qu'il est coloré par les
irrisations de ce minéral. On trouve également des quartz hématoïdes. A noté une variété très rare de quartz inversé, le "Babel Quartz".

-L'Hématite manganésifère:(Fe 45%, Mn 5 à 13%)
C'est le principal minerai de fer exploité. Elle est lourde, de couleur grise, noire, brune, en
masses concrétionnées, grenues ou terreuses. Elle comporte parfois de belles irrisations.

-La Goethite: (Fe +30 (OH))
On la considérait autrefois comme l'une des variétés de l'hématite. On rencontre la variété
"ruban de velours" qui se distingue par la beauté de ses cristaux, souvent prismatiques
translucides de couleur noire, brun parfois biterminés posés sur du quartz en fines aiguilles
noires.

-La Limonite: (Fe(OH) + n H20)
C'est un mélange d'oxydes de fer où domine la goethite. Elle se présente sous l'aspect
pulvérulent ou terreux.

POUR LES AMATEURS DE MICROMINERALOGIE:

Pour le fer: la sidérite, la lépidocrocite, la pyrite, la slavikite.
Pour le manganèse: la manganite, la pyrolusite
Pour le cuivre: cuivre natif, aurichalcite, chalcantite, cuprite, malachite, azurite, agardite,
serpièrite, covelline, bornite, chalcopyrite, linarite.
Pour le zinc: la blende
Pour le plomb: la galène, la cérusite, la pyromorphite, l'anglésite
Pour le bismuth: bismuth natif, mixite, bismuthinite
Pour l'argent: l'argent natif
Pour l'or: l'or natif

La minéralisation de type hydrothermale, a été reconnue sur un allongement de 500 mètres et sur extension verticale de 200 mètres.


Pyromorphite

Mise en sécurité:

Les travaux de la DRIRE, du moins commandités par cette administration ont été particulièrement acharnés! Les galeries situées à proximité du puit et celle qui conduit au grand dépillage, ont été fermées avec des murs en parpaings, puis un beton a été projetés à l'intérieur afin de consolider le tout. Quant on voit que ce sont des schistes, on se demande quelle pérénité cela va avoir... mais enfin, ce n'est pas grâve car ce n'est qu'avec l'argent du contribuable que cela a été fait!

Bien entendu, un passage a été aménagé pour nos chauve-souris nationales...Le plus petit dépillage a été comblé et ne laisse plus qu'une paroi verticale d'une dizaine de mètres de hauteur dans laquelle on peut gratouiller de la fluorine.

Le dépilage principal, qui atteint une hauteur de 50 m et débouche au jour, lui, a été laissé tel quel. Alors que c'est l'endroit le plus dangereux, on se demande quelle logique anime nos "metteurs en sécurité"!!! Chose curieuse : là, il n'y a pas eu de filet anti sous-marins tels que ceux posés à la Gardette! Il est vrai que les cristallisations que l'on peut extraire ont moins de valeur marchande...

...comme quoi la sécurité dépend parfois des intérêts financiers, et non pas de la mise en danger de la vie d'autrui!

J'allais oublier : dans la foulée des dépenses inutiles, la Boule a également été bétonnée et foudroyée...Il semblerait qu'il y avait eu des traces de travaux dignes d'interesser les archéologues miniers. Pour une fois, eux aussi ont été punis! Sans commentaires!

 

Quelques références bibliographiques :

Inventaire Minéralogique de la France – Aveyron – EdR. PIerrot, P. Picot, R. Pulou – Ed. du BRGM
Cantons de Conques, Estaing, Marcilla-Vallon : Mines et métallurgies antiques dans la région de Kaymar - Ph. Abraham - Vivre en Rouergue-1998.
Echo des Berlines – n°20,43 – 1996
Guides Geologiques Regionaux – Causses, Cevennes, Aubrac – Masson

D’autres ouvrages figurent dans la bibliographie du livre « La mine de Fluorine de Valzergues ».

 

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