Asprières
Chatel-Guyon
Echassières
Margabal
Millau
Saint-Salvy
Trepca
La Vidale






EN COURS DE MODIFICATION

Les gisements de plomb des environs d'Asprières-Bouillac :



Pyromorphite

Campilite

Polysphaérite

1. Situation géographique

Le site d'Asprières-Bouillac est située en bordure N-W du département de l’Aveyron, à 10 km environs au sud-ouest de Figeac, à proximité de Capdenac (feuilles à 1/50 000 Figeac).

2. Cadre géologique

Les différents gisements sont situés à l’Est de la Faille de Villefranche de Rouergue, dans des terrains post-triasiques : La Vidale, Querbes... sont dans des roches métamorphiques (gneiss leyptinitiques et leyptinites, micaschistes..).

Il s'agit d'un champ constitué d’une dizaine de filons parallèles, allongés Nord-Sud, de part et d’autre du Lot.

3. Morphologie, structure du gisement

Il semblerait que les principaux filons s’allongent sur 1000 m environ. Aucune information n’est encore disponible sur la profondeur verticale totale du gisement.

4. Substances économiques, production, utilisation :

Le site situé à Asprières est connu depuis l'époque gallo romaine pour ses gisements de plomb. En effet, ce métal mou, ductile, à bas point de fusion et donc facile à travailler, à intéressé les Romains notamment pour la fabrication de tuyaux, mais aussi pour fabriquer des réservoirs... avec les conséquences que l’on connaît dues au saturnisme.

Le cuivre fait aussi partie des métaux exploités.





5. Travaux

Compagnie des mines d'Asprieres

HISTORIQUE - FAITS MARQUANTS
(d’après Archives et Privés)


- Découvert avant les Romains, le filon a connu de nombreuses phases d’exploitations.
- Nous ne trouvons aucun renseignements précis jusqu’aux années 1860 (bien que de nombreux travaux furent récupérés à partir de ces dates).
- De 1860 à 1870, Monsieur BENOIT parcourt la contrée pour reconnaître les affleurements des filons, ainsi que les vieux travaux qui ont été exécutés depuis plusieurs siècles.

Année 1870 :
Prés de la Vidale, dans la vigne de Monsieur BALESTAT Firmin, il fait creuser un puits de reclaches.

Année 1871 :
Il creuse une importante tranchée à Querbes sur le filon Rucube, chez Monsieur ANGELOU Joseph, au lieudit « Le Minerais ».
Après entente avec Monsieur MALARET de la Vidale, il creuse une tranchée durant 4 mois avec 3 ouvriers (plan à joindre) et c’est la découverte de deux des galeries actuelles de mine provenant d’anciens travaux inconnus ! Le chantier est abandonné
(il sera repris par Monsieur Baron) au fil des ans, tous se ré-écroulera.

08 décembre 1879 :
Monsieur BARON qui avait travaillé avec Monsieur BENOIT et habitant Paris, se déclare à son insu par courrier (sur prescription de la loi sur les mines du 21 avril 1810) inventeur des « Gîtes Minéraux ». Une mine de « pyrite de cuivre, oxyde de cuivre, plomb argentifère, zinc et oxyde de fer » au village de la Vidale et dans la montagne de la Ruccabe et qu’il envisage de demander la concession ultérieurement.

10 janvier 1880 :
Monsieur BARON et FINNEY envoient une déclaration d’ouverture de travaux de recherche de mine sous le nom de « Carrière à la Vidale » mais une erreur juridique annule la valeur de leur demande (loi du 04 septembre 1879 sur les carrières n’est pas applicable sur ce site minier). Une plainte pour exploitation illégale est déposée contre eux. Il leur est rappelé par l’Ingénieur des Mines (Monsieur VITAL) que les travaux doivent être subordonnés à l’obtention d’une concession. Il leur est interdit de vendre le Minerai récolté (le 14 février 1880).

17 janvier 1880 :
Monsieur BENOIT Jean-Louis, par pétition, expose à Monsieur Le Préfet de l’Aveyron, que depuis 20 ans il fait des recherches de mines métalliques dans le canton d’Asprières, à la Vidale et à Bouillac, qu’il avait fait connaître ses travaux à un Sieur BARON, que ce dernier avait profité d’un différent entre lui-même et un propriétaire pour s’emparer d’un point ou il avait fait de grands travaux et mis à nu plusieurs filons, et qu’il a enlevé plusieurs tonnes de minerais ! Il demande une visite de l’administration pour constater les faits et sauvegarder tous ses droits (le garde mineur établira un rapport le 17 avril à ce sujet).

21 février 1880 :
Monsieur BARON redemande la permission de vendre le minerais en tant qu’explorateur de mines. Elle lui est refusée par l’Ingénieur des Mines, Monsieur VITAL, qui précise qu’il s’est approprié les travaux de Monsieur BENOIT, qui plus est sans concession. Le refus sera confirmé par l’Ingénieur en Chef des mines, Monsieur LAUR.

17 septembre 1880 :
Monsieur BENOIT demande à l’Ingénieur VITAL autorisation de vendre les produits de recherches réalisés sur le canton d’Asprières. Cette dernière ne sera pas accordée car elle manque de précisions (parcelles, etc). S’ensuivront de nombreuses demandes qui aboutiront enfin le 11 mars 1881 par autorisation du Préfet de l’Aveyron, transmise au Ministre des Travaux Publics.

1882 :
Monsieur BEUNETT POWER fait une demande de concession.

1883 :
Une concession est accordée aux Anglais (Monsieur POWER) qui créent la société civile des mines d’Asprières.

23 mai 1884 : Affiche
Les Anglais demandent à faire stopper les travaux de Monsieur BENOIT ! Le filon de la Vidale sera exploité jusqu’en 1892 par les Anglais.

mineraux Asprieres Aveyron

22 décembre 1891 :
Rapport du Commissariat Spécial de la Police des Chemins de Fer. Il est exposé la situation désespérée de la Société des Plombs Argentifères des mines de Asprières (Société Anglaise). Il fait part de l’urgence à confisquer la dynamite entreposée sur le site et empêcher la commande de 200 kg d’arriver afin d’éviter que les mineurs ne fassent régner la terreur dans la contrée !
Les 200 kg d’explosifs seront saisis à 16h en gare de Capdenac sur réquisition du Sous-Préfet. Ils seront entreposés à Cransac (ou il vient d’y avoir un éboulement catastrophique) à l’insu des mineurs et ouvriers.
Ces derniers sont furieux de n’avoir leur salaires depuis le 1er novembre (etpi ne se doutent pas heureusement de la situation critique). La société est en situation de faillite imminente à la suite d’un impayé de 60 000 francs par une société de Marseille.

Dans Rapport de 1888-6-07 :

1886 :
La Mine d’Asprières est en travaux d’aménagement et ne produit pas. Des recherches sont en cours.

1887 :
Fonctionne régulièrement mais le filon présente une richesse uniforme et la teneur en argent a été faible (2,5 kg T/PB) d’œuvre (pas rentable 2,5 kg tonne de plomb d’œuvre).
Intoxication Saturnines (colliques)
Plus de visite – Rapport de l’Ingénieur des Mines A. RATEAU (25-01-1888) – Découvert au labo de Rodez par A. RATEAU (à cause de plomb oxyde et oxysulfure de plomb à un état encore inconnu).
La cause avancée est que les mineurs d’Asprières malgré l’interdiction, avaient l’habitude de pratiquer des trous de mines dirigés vers le haut, appelés « coupsen culasse » (ils produisaient une abondante poussière car il était impossible d’y mettre de l’eau…) et elles étaient absorbées par les mineurs. Le service des mines leur imposera un règlement intérieur spécifique. Les coliques duraient 9 à 11 jours en moyenne.
Il fut également demandé que tout ouvrier en état d’ivresse soit renvoyé.

1er juillet 1887 :
Un commencement de grève a lieu à cause d’un malentendu sur les salaires. Suite aux concessions de la direction, le travail reprend.25 juillet 1885 : Ingénieur en Chef LAUR
La production des mines de Asprières est qualifiée de « sans importance ».

25 janvier 1886 :
PV de Visite de l’Ingénieur en Chef LAUR
La mine ne produit pas, l’activité est consacrée à la construction d’un atelier de préparation mécanique (pour préparation du minerais de plomb) important au bord du Lot. Il fait observer aux Anglais qu’il eut été plus rationnel de s’assurer de l’allure des filons en profondeur, allure jusqu’ici inconnue.

pyromorphite Asprieres
pyromorphite Asprieres

 

1893 :
Société Générale Française – Concessionnaire à Asprières (+ Bouillac et Tournur dans l’Ardèche) reprend la Mine.
La Compagnie des Chemins de Fer du Midi et de l’Orléans a augmenté ses tarifs de transport à la Tonne, ce qui entraîne des difficultés pour les mines Aveyronnaises.

1891 Production 1130 Tonnes (galène 43,7 % de plomb et 1,624 kg
d’argent à la tonne de plomb)

1892 Production Néant

1893 Production 22 Tonnes

La production est très faible à cause de l’incendie de la laverie.Rapport du 23 mars 1895 sur 1893 – Ingénieur en Chef des Mines TAUZIN
Une caisse de prévoyance est instituée. La Compagnie d’Assurance est privée (L’Abeille). Une retenue de 3% est appliquée sur les salaires + un appoint de la Compagnie. L’indemnité journalière pour accident est de _ salaire induite et variable pour les accidents graves, médecins et médicaments, en cas de maladie.
Recette de la caisse 3 571,26 Francs
Dépense 865,15 Francs
Excédent 2 706,11 Francs
L’année ne verra que quelques travaux au 2ème et 3ème niveau de la Vidale.
Fin 1893, seul 2 mineurs sont employés.
Il est ordonné de refaire l’aréage (le rapport précise que les mineurs de l’Aveyron sont les moins payés de France et leurs institutions de prévoyance laissent à désirer).

1892 :
Les contributions indirectes de la mine pour occupation temporaire contrainte sont (Compagnie Anglaise adressé à Monsieur POWER).
- Prise d’eau au Lot 210,00 Francs / Trimestre
- Etablissement d’une petite voie ferrée sur
le chemin de halage 9,23 Francs
- Redevance de droits trimestriels pour établissement d’une turbine aux abords du moulin de Gazeaux 315,00 Francs
Le minerais est vendu à Pont Gibault.
La Mine est abandonnée par les Anglais qui ont fuit, laissant sur place un personnel à qui est dû un arriéré important. Des secours fournis par l’initiative privée ont permis de leur venir en aide et de les rapatrier en grande partie.

1891 :
Forçage du puits de 100m et Travers Banc de Gazeaux. Il est fait par de travaux considérables.

Mine de La Vidale - Aveyron

Mine de La Vidale - Aveyron

1888 - Rapport du 16 juillet 1889 : Ingénieur en Chef CASTELNAU

Production des mines d’Asprières

 
MINERAIS BRUT
MINERAIS PREPARE
VALEUR (Francs)
1887
5722 T
605 T
71 616,00
1888
8984 T
1123 T
168 546,00
 

1888 / 1889 – Rapport du 16 juillet 1889 : Ingénieur BENARD
Les mines de Asprières louent fin 1888 la concession de Bouillac ou les filons sont plus nombreux et paraissent plus riches. Celle location a été suivie au commencement de 1889, d’une vente judiciaire.
Les acheteurs ont des intérêts dans les deux affaires et on espère une meilleure rentabilité.1895 :
Blende - 12 Tonnes contenant en moyenne 20 % de zinc – restée en stock sur le carreau n’a pu être vendue.
En avril, après être tombé sur d’anciens travaux dans le filon et Joseph (Bouilac), les travaux sont repris à Asprières. A peu près inactive depuis plusieurs années. On n’y a extrait qu’un peu de blende d’une trop faible teneur pour être rentable. Une installation de préparation mécanique manque pour l’enrichir. On a pu que le trier à la main ! Aucun minerai n’est vendu cette année (Bouillac) d’Asprières.

Prix de la Tonne de minerais

 
GALENE ARGENTIFERE
BLENDE CUIVRE
1891
420,67
124,49
1892
321,38
94,39
1893
285,51
73,94
1894
294,75
55,78
1895
286,65
48,16
 


1883 – Rapport du 13 mars
: Ingénieur VITAL
Monsieur POWER, agissant en qualité d’administrateur de la Société des Mines de Asprières, a adressé au Préfet de l’Aveyron une pétition sur Timbre, en date du 22 février 1883 ayant pour objet :
- Faire savoir que le Sieur BENOIT exécute des travaux souterrains sur la parcelle n° 569 section B, or cette dernière a été cédée à la société par acte authentique le 1er février 1883.


08 septembre 1884 :

Avant permis de reconduction, la concession est officialisée par décret du Président de la République à Saint Philip – Monsieur BEUNETT POWER situé Jules Grévy – signé le Ministre des Travaux Publics D. RAYNAL.

Didier Rateau - FSol

Texte et photos : Didier Rateau

Fsol, ingénierie conseil risques naturels
études des risques naturels en accès difficile, confortement de falaises,
cavités et ouvrages.
http://www.fsol.fr/

 

 

La Vidale est une mine qui suit un filon quartzeux, et qui a été reconnue sur plus de 500m. On connaît 3 galeries superposées sur une centaine de mètres de hauteur. Ces galeries semblaient toutes communiquer entre elles par des puits intérieurs, qui auraient été comblés par des déblais lors des travaux effectués pour refaire le chemin conduisant au calvaire, quelques mètres plus hauts.
Querbès, située elle aussi dans un filon quartzeux, est une ancienne galerie de quelques centaines de mètres, qui se divise en deux branches. L’entrée est éboulée, noyée sous la végétation.

Les autres travaux ne sembleraient que de faible importance économique, et n’auraient pas donné lieu à des rapports écrits.



Pyromorphite en placage


Pyromorphite en tonnelets

6. Minéralogie

La région d’Asprières est connue pour sa pyromorphite. Ce minéral (chlorophosphate de plomb) se retrouve sous différents faciès :

-en placage, ou en croûtes sur le quartz,
-en petits tonnelets,
-en « sphères », dit faciès campilite.

La couleur de cette pyromorphite peut aller du jaune au vert-marron foncé, avec toutes les teintes intermédiaires.
À noter que la pyromorphite peut parfois s’accompagner d’hémimorphite (recristallisations).

Pyromorphite en gros cristaux. Ce type de crsitaux est parfois recouvert d'hémimorphite (photos àvenir).
5 x 3,5 x 3 cm

 

Signalons que la pyromorphite peut être principalement trouvée sur de la barytine (diaclases dans les filons) et sur du quartz très brechique.

Il n’est pas rare de trouver de la galène, mais qui est généralement très altérée. Elle est sous forme de lames de clivage dans le quartz, ou sous forme de « mouches » disséminées dans la roche encaissante.

La polysphaerite est un minéral qui a également été trouvé accompagnant la pyromoprhite. Il s'agit d'un chlorophosphate de plomb et de calcium. Son faciès est plus mamelonaire et sa couleur est généralement vert-pomme. Souvent une couche blanche recouvre la formation. Ce type de minéralisation est excessivement rare en ce qui concerne ce site.

 

Blende, cérusite... sont également signalés, mais appartiennent à la micro minéralogie. Par contre, les mines avoisinantes auraient livré des cristallisations centimétriques.

Le quartz et la barytine ont également été trouvés à différents emplacements.

Enfin, notons que certains indélicats ont trouvé judicieux d’aller « gratter » un petit filon satellite qui passe précisément au niveau du calvaire, au sommet de la montagne. Il ne va pas sans dire que les dégâts ne sont pas passés inaperçus, ce qui a pour conséquence des « désagréments » pour les minéralogistes qui vont prospecter dans cette zone.

 

 

Usine de Bouillac, en bordure du Lot.

7. Le travail actuel et les projets

L'ensemble colossal des archives est actuellement exploité par les propriétaires de la mine dans le but de réaliser un ouvrage. Les nombreuses explorations, les travaux de mise en sécurité (béton projeté dans les galleries afin de les stabiliser) ont permis de constater que la minéralogie est complexe. Des identifications seront réalisées.

Le projet est de faire en sorte que cette mine soit visitable et ainsi valorisera le patrimoine minier français.

8. Orientation bibliographique

Pierrot R., Pulou R., Picot P. (1977) – Inventaire minéralogique de la France – Aveyron.
Archives privées et publiques
Rapports inédits de Didier Rateau

 

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