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Généralités sur la torbernite :

Minéral d'origine secondaire, la torbernite se forme par altération d'autres minéraux d'uranium. Des échantillons exceptionnels proviennent du Zaïre, Gabon, d'Australie Méridionale et de Caroline du Nord (Etats-Unis).

" En Europe, les meilleurs échantillons proviennent de France, en particulier de la petite recherche de Margabal (Aveyron), où ont été rencontrés dans les années 1960, des cristaux pouvant atteindre 2 cm de longueur et formant des groupes très spectaculaires, associés parfois au quartz enfumé. La mine des Bois-Noirs (Haute-Loire), aujourd'hui abandonnée, est célèbre aussi par les tapis de cristaux de plusieurs décimètres carrés qui ont à un moment constitué un véritable minerai ". (source MNHN).
A noter que la torbernite est présente dans tous les gisements uranifères contenant du cuivre.

Commune : Entraygues-sur-Truyère

Coordonnées :
x = 618,5
y = zone 3 - 258,8
z = 390
altitude = 500m

Type de travaux :
Recherche suivie d'une petite exploitation de 1957 à 1960.

Tonnage extrait : 1,5 T d'Uranium



Puits vertical de 4 mètres (1996)


Minéraux présents :

TORBERNITE - En cristaux centimétriques. Les plus beaux échantillons français connus proviennent de ce site. Se présente sur gangue granitique (kaolinisée par endroits), sans gangue, ou bien sur quartz morion dont la taille des cristaux est de l'ordre du centimètre. En réalité, il s'agit de métatorbernite (torbernite déshydratée).



Torbernite de Margabal
(4.5 x 2.5 cm)
Classe : Phosphates
Système cristallin : quadratique
Formule chimique (Torbernite) : Cu (UO2 PO4)2 . 12H2O
Formule chimique (Métatorbernite) : Cu (UO2 PO4)2 . 8H2O
Dureté : 2 à 2,5
Densité : 3,3 à 3,7
Clivage : parfait
Fracture : irrégulière
Couleur : vert
Couleur de la poudre : vert clair
Eclat : vitreux à perlé
Fluorescence : aucune

 

AUTUNITE - Cristaux centimétriques. L'autunite seule n'aurait été trouvée que dans une " cheminée " lors de la réouverture des travaux. Sinon, elle est souvent présente sous la torbernite, ou bien étroitement associée, ce qui confère aux échantillons la propriété d'être fluorescents au UV (grande et courte longueur d'onde).

PYRITE - en cristaux de quelques millimètres dispersés et oxydés sur le quartz morion.

A noter que des échantillons présentant des empreintes de cubes dans le quartz (comme à Echassières - Allier) ont été trouvés. Aucune étude actuelle (2002) ne permet de dire s'il s'agissait de pyrite, ou d'un minéral uranifère dissout.


Origine du nom :
Source : Emile MARC, collectionneur à Entraygues-sur-Truyère.

Un couple de personnes habitait entre deux rochers, sous un toît de bois et fougères. Ils vivaient chichement et d'une façon un peu sauvage. Cinq ou six enfants naquirent dans cet endroit, et toute la famille était considérée comme " n'ayant pas toutes ses capacités mentales (ou physiques) ". Un jour la cabane brûla et tout fut détruit. La mairie d'Entraygues décida alors de leur construire une maison correcte, qui serait, maintenant située en contrebas de la route qui monte à Las Carriols, à proximité du petit ruisseau qui vient de la mine. Margabal, en patois, viendrait donc de " mal foutu " … comme la maison ou la famille.



Torbernite sur gangue de quartz morion
Margabal (7.0 x 5.0 cm)

Ensemble de cristaux en "crête"
Margabal (9.0 x 7.0 cm)

Historique des prospections :

1957 - 1960 : Les travaux de recherche et l'exploitation sont conduits par la CFMU (Compagnie Française des Minerais d'Uranium). E. Marc se souvient d'avoir vu, dans le bureau du contremaître, des pièces de torbernite cristallisée, exceptionnelles de par leur taille et leur cristallisation.

1960 : Foudroyage de l'entrée sur une distance de 25 m environ. Il ne subsiste alors des travaux que le reste d'une tranchée, encombrée par des blocs et du déblai.

1980 (environs de) : Deux aveyronnais creusent dans les déblais de l'entrée et trouvent dans des filonnets satellites, quelques pièces cristallisées. Ils s'arrêtent après beaucoup d'efforts, car deux blocs volumineux empêchent toute poursuite des travaux. L'accès à la mine se faisant très discrètement (recommandation encore valable aujourd'hui ! ! !), l'apport de gros matériel n'est pas possible. Quelques temps plus tard, un autre personnage commence à creuser une petite galerie horizontale, au dessus de l'ancienne galerie qui s'enfonce le plus dans le Puech de Soulouze. Celle-ci semble suivre le filon de quartz morion. Aucune information ne filtre quant aux résultats des travaux. Cette galerie se remplit d'eau petit à petit…

Mars 1996 : Un autre aveyronnais commence, seul, à creuser un trou vertical, dans le granite, après avoir effectué des mesures afin d'être certain d'arriver dans la galerie principale. Le travail ne se fait qu'à la masse et au burin. Las, il demande de l'aide à de ceux qui avait creusé dans les années 80. Ils se relaient de 8 heures à 17 heures, avec 15 minutes de pause pour déjeuner. Un troisième personnage vient se joindre un court moment. Le travail s'effectue depuis le 22 mars jusqu'au 21 mai. Au fond du trou, la roche sonne " creux ". L'accès à la mine se fait au bout de 35 jours de travail entièrement manuel (soit un total de 350 heures), par un puits de 4 mètres de profondeur.

 

La mine apparaît donc en V, grossièrement orientée N-S, avec une galerie de 50 m (à droite) se dirigeant vers l'extérieur de la montagne. La galerie de gauche (65 m), au contraire, s'éloigne du versant du Puech.

Galerie de gauche :


C'est la galerie la plus saine : le granite est dur, non friable. De l'eau provient du front de taille, et s'écoule vers la sortie. Le filon d'uranium a été tracé sur 65 m. Deux cavités de la largeur de la galerie sont visibles au plancher. Sont-ce des bures ( puits intérieurs) comblés ? Aucune information ne permet de l'affirmer pour le moment. Des géodes de quartz morion sont alors visibles au plafond. Tout un chapelet se distingue jusqu'au fond de la galerie. Cependant, la zone la plus riche en torbernite semble être la plus proche de l'entrée. Effectivement, lors du parcourt de la mine, les seuls indices visibles sont deux petites taches vertes de 8 cm de diamètre, situées à 3,50m de hauteur. La deuxième tache livre
une géode, remplie de torbernite bien verte de 50cm de profondeur. A l' aide d' échelles en bois (détruites par la suite) et d'une grande perche en métal, ils réussissent à extraire de cette poche des pièces minéralisées (sans échapper à une arrivée d'eau très froide). Celles-ci sont rattrapées au vol lorsqu' elles tombent. Il est inutile de préciser qu'après un tel labeur, aucune pièce n'échappe des mains ! Chacun se retrouve alors en possession de pièces bien cristallisées allant du marron-vert, au vert vif. Des pièces dont la taille va jusqu'à une quinzaine de centimètres ont été extraites.

Galerie de droite :

Cette seconde galerie de 50 m est peu saine. Elle a, elle aussi, été tracée en suivant un filon de wad minéralisé, mais le granite encaissant est friable. Des boisages avaient été installés par endroits, et se sont rapidement dégradés. Une descenderie à été creusée de l'intérieur, mais ne rejoint pas la surface. Aucun travail contemporain de recherche de cristallisations n'a encore été entrepris… ce qui se comprend.

Les échelles sont alors détruites, et le trou d'accès rebouché. Les découvertes restent alors secrètes…

Janvier 1997 : Après avoir repéré comment évoluait les géodes découvertes en 1996, l'un des protagonistes retourne sur le site aidé par un de ses amis, lui aussi collectionneur, et reprend l'amorce de galerie noyée en direction des géodes découvertes lors de la première visite. Celle-ci mesure en moyenne 1 m de largeur, 1,30 m de hauteur et , tout en suivant un filon minéralisé de quartz morion (1 à 3cm de puissance) sans AUCUNE trace de torbernite , se poursuit sur 10m. et est située presque au dessus de la galerie de gauche. Le travail se fait " à la main ", dans un granite de grande dureté. Après 11 jours de travail à deux, les travaux sont abandonnées.

Mai -Juin 1997 : Les travaux sont repris - par les mêmes acteurs ! -On arrive alors à l'emplacement de la géode vidée du dessous. Quelques petites pièces sont encore extraites, mais la qualité reste médiocre, en regard de ce qui va suivre… Quelques dizaines de centimètres plus loin, après avoir " passé " 3 géodes successives, une " cheminée " de 3,50m de hauteur remplies de torbernite et d'autunite cristallisée se présente. C'est la grosse découverte. Une pièce de 50cm env. est alors extraite, entièrement cristallisée. La qualité est là : des cristaux verts intense, brillants et atteignant parfois 2 cm. En 1997, 430 heures de travail ont été nécessaires pour arriver à ce résultat.

Fin 1997 : Le chantier est ensuite repris par un autre personnage qui découvre à son tour une zone extrêmement riche et de qualité : les " cheminées " vont jusqu'à 3 mètres de hauteur. La pièce présentée au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris (50 cm de haut) en provient, ainsi que la majeure partie des pièces présentées en bourse au cours de l'année qui suit.

1998 : La réouverture de Margabal n'est plus un secret. La communauté minéralogique est au courant... Une succession de chantiers va s'y dérouler, avec plus ou moins de chance. Les visites successives aboutissent alors à un dépilage (qui fait suite à la petite galerie d'accès de 7-8 mètres) qui mesure jusqu'à 3 mètres de hauteur, et s'étend sur 8 mètres environ. Tous les déblais sont envoyés dans la galerie de 65 m, la comblant petit à petit.

 


Superbe torbernite en
association de cristaux en "livre ouvert" et stalactiformes
Margabal (9.0 x 7.0 cm)
 

Conclusion : En 1978, la rumeur faisait état d'un "filon fortement minéralisé qui avait été croisé et non suivi". Les anciennes pièces en proviendraient. Mais, il était dit que la mine ne pouvait plus rien donner, le gisement étant épuisé. La ténacité de certains, et l'acharnement au travail ont permis de prouver le contraire… Une fois de plus, des pièces minéralogiques de très haut niveau minéralogique sont sorties de ce gisement.


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